Octogone

Élevé au 12e siècle dans le cimetière de la récente Maison-Dieu, cet édifice est construit en pierre calcaire selon un plan octogonal.

Dans le cimetière de la Maison-Dieu

La « Cour de l’Octogone » est aujourd’hui fermée par la rue des Augustins à l’ouest, par la rue Fontaine des Miracles au sud, par les bâtiments des 17e – 19e siècles et la grange, au nord et à l’est. Il est difficile de déterminer précisément la superficie du cimetière de la Maison-Dieu au Moyen Âge. La chapelle cimétériale dite aujourd’hui « l’Octogone » était-elle située au milieu, ou décentrée par rapport à la nécropole ? Seule l’archéologie pourrait répondre à cette question. Les derniers sondages archéologiques menés en 2016 ont montré que la zone de sépultures était importante.

Aujourd’hui perçue comme une architecture très originale, la chapelle de Montmorillon s’inscrit au Moyen Âge dans un mouvement architectural très utilisé dans les constructions liées au culte des défunts. La forme octogonale est un rappel symbolique de la résurrection.

L'architecture

Cet édifice chrétien possède deux niveaux : la chapelle supérieure couvre un espace à demi enterré à vocation d’ossuaire. Hormis à l’est où se développe le chevet de plan rectangulaire, les sept autres côtés sont ornés de hautes arcades légèrement brisées encadrant les ouvertures des deux niveaux et formant une banquette à la base des murs.

Une toiture souvent modifiée

Depuis le 19e siècle, des dalles de pierres couvrent la chapelle orientale et, jusqu’aux restaurations de 1997-1998, une toiture de tuiles plates reliait l’ancien clocher-mur à la toiture pyramidale de l’Octogone.

La toiture à trois niveaux de la partie octogonale est celle que l’édifice porte probablement depuis les restaurations du 17e siècle. Avant les dernières restaurations de 1997-1998, elle se composait d’une toiture en forme de pyramide issue des travaux de 1793, avec une partie en tuiles plates et une autre en ardoises. Lors des restaurations de 1997-1998, la structure pyramidale a été remplacée par un lanternon cité dans les textes évoquant les reprises de toiture au 17e siècle.

Le décor extérieur de la chapelle octogonale

Il est assez réduit : seuls les modillons ornent la corniche. Ces éléments combinent plusieurs fonctions : technique, décorative et symbolique. Les têtes affligées, les monstres grimaçants font peut-être référence au monde des peines infernales, tant craint par les chrétiens du Moyen Âge. Les statues-colonnes, installées au-dessus de l’entrée, étaient conçues pour être visibles sur chaque face et ne sont probablement pas à leur place d’origine.
Rien ne permet de dire à quel endroit elles étaient initialement.

L'Octogone : un intérieur à double niveaux

  • Elle conserve le plan octogonal observé à l’extérieur. Cinq degrés en gradins, disposés sur la voûte de la partie inférieure, créent une plateforme surélevée, autour d’un oculus à six lobes ouvert sur l’ancien ossuaire.
    Cet aménagement a intrigué quelques auteurs. S’appuyant sur la fondation de la Maison-Dieu par un seigneur pèlerin revenant de Terre Sainte, l’Abbé Reix, sans jamais avoir vu ces degrés, pense qu’il s’agit d’une reproduction du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Portées par des pilastres, de hautes arcades encadrent les baies en plein cintre. La salle est couverte d’une voûte gothique « angevine », en forme de dôme, relevant probablement du début du 13e siècle. Les ogives finement nervurées retombent sur des colonnettes reposant sur de simples culots.Le vestige des peintures médiévales est formé par un enduit blanc à motif de faux joints rouges, peints à la base du mur sud-est. Ce dernier témoin du décor ancien a été découvert de 1981 à 1986, lors du dégagement des gradins de ce sol très original.
  • La forme polylobée de cette ouverture montre qu’elle devait rester visible. L’oculus apparaît comme un élément important de cet espace et l’aménagement semble conçu pour le mettre en valeur. Sa fonction primordiale, sans doute liturgique, au sein de l’édifice est évidente.

De plan circulaire, il est désigné aux 16e et 17e siècles comme « charnier », terme usuel pour les ossuaires.
Située au sein du cimetière, cette chapelle à double niveau a été utilisée pour recevoir les restes des chrétiens qui, dans l’attente de la résurrection, ne pouvaient, par manque de place, rester dans leur tombe. Au fil des générations, le cimetière trop plein devait être régulièrement vidé.

Montmorillon est sur le territoire de Vienne & Gartempe qui appartient au réseau national des Villes et Pays d’art et d’histoire. Les actions d’animation et de valorisation autour de l’architecture et du patrimoine sont nombreuses.
Renseignements auprès de l’Office de tourisme.