Maison-Dieu

Protégée au titre des Monuments Historiques, la Maison-Dieu est un site emblématique de la ville.

Monastère-hôpital, petit séminaire, maison de retraite, le site n'a eu de cesse de se réinventer

Ce monastère-hôpital, fondé au 11e siècle, se dresse sur les hauteurs de la ville depuis le Moyen Âge. Un vaste ensemble de bâtiments qui comprend l’Octogone, l’église Saint-Laurent-et-Saint-Vincent, la tour de fortification, le chauffoir, la grange des dîmes et les bâtiments monastiques ainsi que 4,5 ha de jardins.

La Maison-Dieu en bref

La fondation de la Maison-Dieu remonte au 11e siècle et a pour vocation l’accueil des pèlerins et des malades. Elle connaît un essor exceptionnel jusqu’au 16e siècle, puis est reprise par les Augustins réformés de Bourges qui construisent, au 17e siècle, les bâtiments conventuels de style classique. Enfin, la Maison-Dieu est transformée au 19e siècle en petit séminaire, avant de devenir EPHAD et de fermer ses portes dans les années 2000.

En 2022, le site alors propriété du CHU de Poitiers est cédé à l’Etablissement public foncier de Nouvelle-Aquitaine dans la perspective d’y développer un site à la fois de formation professionnelle et de gastronomie-hôtellerie-bien être de luxe.

Quelques repères historiques

Au cours du 11e siècle, trois hommes de Montmorillon, dont un prêtre, Robert, Acfred et Umbert, souhaitent établir une église en l’honneur de sainte Marie-Madeleine. Rencontrant l’opposition des prêtres du château, ils fondent un premier établissement hospitalier pour les pauvres. Autrefois situé entre le chauffoir et l’église Saint-Laurent-et-Saint-Vincent, l’hôpital, disparu depuis le début du 19e siècle, est le lieu d’accueil des malades sous la garde de religieux.

Vers 1102, cette première fondation trouve un second souffle lorsque « Robert du Puy », longtemps désigné par différents auteurs comme Seigneur de Vacheresse (Persac), revenant de pèlerinage à Jérusalem, consacre sa fortune pour faire relever de ses ruines cette fondation. Soutenue par les seigneurs locaux et les grands de l’époque, la Maison-Dieu devient prospère. Pierre II, évêque de Poitiers, fonde à cette intention une confrérie de clercs en 1107. Guillaume le Troubadour, comte du Poitou et 9e duc d’Aquitaine la prend sous sa protection. À une date inconnue, l’établissement adopte la règle de saint Augustin et, peut-être vers 1300, passe entre les mains des ermites de Saint-Augustin.

Bâtiments monastiques et hospitaliers voisinent pour la vie en communauté de moines augustins et des malades. Les guerres de Cent Ans et de Religion, entre le 14e et le 16e siècle sont la cause de nouveaux aménagements architecturaux : fortifications, constructions classiques…
Les moines y accueillent et soignent les malades du 12e au 18e siècle, jusqu’à la Révolution.

Du petit séminaire à la maison de retraite
Quelques vingt ans après la Révolution française, l’évêché de Poitiers achète l’ancienne Maison-Dieu pour y installer un petit séminaire dont le souvenir est toujours très vivant dans la mémoire locale. En 1968, à la fermeture de cette école de prêtres, l’hôpital acquiert à son tour les bâtiments pour abriter la maison de retraite.
En 2009, la maison de retraite est transférée dans de nouveaux bâtiments près de l’hôpital. Le site est, depuis cette date, l’objet de réflexions pour écrire une nouvelle page.